L'incarnation nouvelle, ou la réincarnation humaine, est un processus que je connais intimement, pour avoir personnellement guidé et assisté plusieurs dizaines de milliers d'Âmes dans leur retour sur Terre. Demain, ce sera à mon tour d'en bénéficier. Je reviendrai dans la matérialité en tant que bébé de sexe féminin au sein d'une certaine famille Sylvestre de Rimouski, au Québec. Mon prénom à la naissance sera vraisemblablement Frida, d'après un ancêtre familial nommé Wilfrid, un personnage bien connu de moi ! Mes futurs parents et moi-même partageons une longue histoire de liens familiaux divers et variés remontant à déjà plusieurs siècles. Pour nous, ce seront donc de grandes retrouvailles ... inconscientes.
Cette nouvelle incarnation, nous la préparons depuis longtemps. D'abord parce que j'en ai eu le loisir, étant moi-même désincarnée depuis assez longtemps. Ensuite parce que je sais déjà que j'y retrouverai fort probablement Bernadette, quoique personne ne sache encore quelle forme cette rencontre prendra. Finalement, j'ai très hâte de revenir à la Terre. Tant de choses me manquent. C'est toujours un grand privilège de retourner, spécialement après une longue absence. Par contre, je suis bien conscient que le monde que j'ai autrefois connu n'existe plus. Je redoute aussi les bouleversements sociaux et technologiques des dernières décennies. Bien sûr, toutes ces craintes, de même que tous mes souvenirs auront bientôt disparus, alors je sais d'avance que je m'inquiète pour rien.
Quelqu'un m'a récemment questionné sur le fait de revenir en tant que femme, après avoir longtemps assumé une identité masculine. J'ai répondu que, comme pour le reste, ces choses n'ont vraiment qu'une importance culturelle lorsque sur Terre. Ici, nous n'en faisons pas de cas, sauf pour déplorer le traitement conflictuel que l'on réserve encore aux questions de genre dans les sociétés humaines. J'imagine que ces problèmes disparaîtront graduellement lorsque les femmes pourront enfin choisir, soit de continuer à porter leurs enfants, soit de laisser d'éventuels développements technologiques prendre le relais. L'évolution requise pour que ce choix advienne étant plus sociale que technologique. À n'en pas douter, la question des genres et des rôles sociaux est encore tellement imbriquée dans les traditions humaines qu'il demeure difficile pour plusieurs de même imaginer comment faire autrement. Et pourtant, il n'y a rien comme la possibilité de prendre conscience qu'un choix existe pour que se révèlent à nous les alternatives, les possibles.
Ce qui me fait dire que dans l'Univers, rien ne résiste au changement, lequel peut être aussi soudain que constant. Et que celui-ci arrive toujours de manière inattendue, quoique prévisible, pour qui sait observer. Pour que la ronde des inévitables cycles du changement ne nous fasse pas trébucher, il est nécessaire d'observer avec un certain recul, ce qui permet à la conscience de s'élever. La conscience existe et agit comme un guide, une aide permettant de voir plus clair et faire de meilleurs choix. Une façon de visualiser sa propre conscience serait d'imaginer une caméra placée derrière soi, en hauteur. Une caméra nous permettant non seulement de voir les situations telles qu'elles se présentent à soi, mais aussi de se voir soi-même réagir aux dites situations. C'est un travail d'imagination qui, lorsque qu'utilisé de façon constante, peut vraiment aider. Et ce n'est qu'une façon parmi d'autres d'élever sa conscience.
Par exemple, une existence faite de misère, de souffrance et d'abandon de sa personne pourrait paraître inutilement longue et évitable pour quiconque a déjà connu mieux, quoique pour une personne au centre de l'action, il est toujours plus difficile de prendre conscience de l'absurdité de plusieurs abus répétés quotidiennement, que ceux-ci soient subits ou infligés. Une réalisation qui demande une certaine distance face aux dits abus. Voilà pourquoi le plus beau cadeau que pourrait s'offrir une personne qui peine dans la vie reste de se donner une certaine distance face à ses obligations quotidiennes, ne serait-ce qu'un moment, le temps d'un repas partagé, d'un séjour bien entouré, d'une distraction, ou d'une vacance. Ça arrive encore trop peu, beaucoup moins que la possibilité de prendre congé de soi-même en tentant d'abaisser son niveau de conscience. Ce qui est bien pire, parce que si l'on veut changer sa réalité, il faut d'abord apprendre à la voir en face, avec de la distance. Si l'on ne fait que fuir, on ne peut voir ce qu'on pourrait changer.
La conscience fonctionne de pair avec l'évolution. C'est là mon dernier partage avant de subir un effacement quasi total de ma propre conscience, et être confronté à l'oubli, le temps d'un retour sur Terre. Parce que la perspective d'un retour dans la matérialité vaut bien les risques qui viennent avec, surtout que la conscience, et donc la possibilité d'évoluer davantage, grandit à l'usage.